Viva la Vida (Frida Kahlo)

Frida Kahlo, peintre germano-mexicaine, était surtout connue pour ses nombreux autoportraits et sa vie tumultueuse avec le non moins célèbre peintre mexicain Diego Rivera. Victime d'un terrible accident à la fin de son adolescence, elle a souffert toute sa vie d'une colonne vertébrale et d'un bassin endommagés. À cause de cet accident, elle a subi 35 opérations au dos, à la jambe droite et au pied droit. Cette même jambe droite a également été quelque peu atrophiée par une polio contractée à l'âge de 6 ans.

Elle a commencé à peindre pour occuper son temps pendant l'immobilisation imposée par l'accident. Très influencée par la culture indigène mexicaine, elle a combiné ses symboles et ses couleurs exotiques avec sa propre image. Elle a déclaré : "Je me peins parce que je suis si souvent seule et parce que je suis le sujet que je connais le mieux". Kahlo a rencontré son futur mari au début de la vingtaine, lorsqu'elle lui a demandé des conseils sur sa carrière. Frida et Diego se marient en 1929, follement amoureux, mais leur mariage est entaché d'infidélité de part et d'autre. Les nombreuses liaisons de Frida et Diego ont fait l'objet d'une légende et sa sexualité débridée s'est exercée sur un pied d'égalité avec les hommes et les femmes. Le couple divorce en 1939 mais se remarie un an plus tard.

Activement impliquée dans la politique et le sort des pauvres, Frida a souvent menti sur sa date de naissance pour qu'elle coïncide avec le début de la révolution mexicaine. Elle et Diego ont accueilli Léon Trotsky et sa femme après qu'ils eurent fui le régime stalinien russe. Frida meurt en 1954, à l'âge de 47 ans, dans des circonstances troubles (embolie pulmonaire ou suicide).

Dans ma sculpture, le torse avec son sein droit partiellement exposé et la robe traditionnelle mexicaine symbolisent son ouverture et son désir de couvrir ses difformités. La colonne brisée, un dispositif utilisé par Frida pour représenter son accident, et l'arbre qui plonge dans la terre tendre de la culture mexicaine, avec ses racines enchevêtrées, deviennent le symbole vaginal de sa sexualité. Elle a emprunté le symbole du perroquet à la culture hindoue, où les perroquets sont considérés comme les porteurs du dieu Kama et servent d'indication érotique de ses nombreux amants. Diego occupe une place prépondérante, mais nous voyons que sous son aspect transparent, elle ne le laisse pas dominer la scène. Enfin, j'ai choisi d'utiliser l'image de Frida elle-même, tirée d'une compilation de ses autoportraits, plutôt que des photographies.